Bobetpine a écrit:... on ne doit pas attacher son leash à l'arrière de son harnais:
1) pourquoi
2) où l'accrocher, alors?
1. Il y a eu une histoire triste en Europe où un débutant qui suivait des cours avait attaché son leash de kite à l'arrière du harnais. Suite à une perte de contrôle, son kite en boucle tirait le gars par en arrière, celui-ci étant maintenant dos au kite. Quand on se fait tirer comme ça, le leash peut devenir très difficile voire impossible à atteindre et à opérer. Avec la pression de l'eau, impossible de se tourner non plus. Le pauvre gars s'est noyé. Leçon tirée de cette triste histoire: attacher le leash à un endroit très facilement accessible les yeux fermés.
J'ajouterais aussi une expérience d'instructeur. Une élève au stade du water start (plus de 6h de cours) avait paniqué en ne touchant plus au fond. Je la suivais en motomarine. Je lui crie de larguer complètement le kite. Sa réponse: COMMENT ON FAIT??????? En mode survie, le cerveau fonctionne pas mal moins bien. Et le mode survie peut s'activer pas mal rapidement.
2. La plupart du temps, quand on doit larguer complètement le kite, c'est parce que ça va vraiment mal et même pire encore, c'est une question de rester en vie ou pas. Nous avons eu ici même au Québec deux catastrophes l'été dernier pour nous rappeler les risques. Alors je recommande de toujours utiliser le même leash pour avoir la même mécanique de largage, et toujours attacher le leash au même endroit sur le harnais. Idéalement aussi, toujours le même mécanisme d'ouverture du chicken-loop. Comme ça, quand ça va vraiment mal (et ça arrive vite), on n'a pas à penser où est attaché le leash et comment s'en détacher. Pour ma part, il est toujours attaché sur le spreader bar du harnais. Je sais où est le spreader bar, je peux l'atteindre facilement des deux mains, les yeux fermés.
L'été dernier, au décollage d'un kite par vent très fort, une bride s'est coincée et le kite est parti en boucle. Et moi par en avant. Je m'étais placé assis et le plus loin possible des obstacles "au cas-où" et le "au cas-où" s'est présenté. Je me souviens d'avoir eu à regarder le chicken-loop avant de pouvoir larguer. Le kite a eu le temps de faire 2 boucles, moi 100 pieds assis par terre. Une autre boucle et je rentrais dans les véhicules stationnés. Il n'est finalement rien arrivé d'autre que c'est le kite qui est arrivé sur les véhicules. Au décollage, j'aurais dû avoir ma main sur le largueur mais je voulais piloter à deux mains pour un meilleur contrôle du kite.
Avec des années de pratique du kite, années ou rien de grave ou de sérieux nous arrive, nous avons tous tendance à baisser la garde un peu plus, moi le premier. Et même quand une catastrophe arrive, il est facile de se réconforter en se disant qu'on est plus prudent que ça. Deux mauvais calculs. Shit can happen, and fast. Je crois qu'on sous-estime beaucoup l'aspect "pratique de feu" qui aide à développer la mémoire musculaire pour effectuer les bons gestes en cas de catastrophe potentiel imminente. C'est pourquoi je recommande fortement d'utiliser toujours du matériel avec la même mécanique et toujours à la même place.
Normand