Ah non, nous n'étions pas 38 Jean-Pierre, mais bel et bien 41. Les 4 derniers au classement sont tous 38e car ils ont le même nombre de points. Le petit James s'est ouvert la main qui a nécessité une quinzaine de points de suture. Et il y Fabienne qui participait à ses premières courses, toute fière d'avoir réussi le parcours avec un foil d'apprentissage (lire pas un foil de course).
Non seulement j'ai terminé 13e, j'ai aussi terminé 1er chez les Grand Master (45+). Yeah!!! Sur la photo, je suis avec Matthew Reinhardt, gagnant chez les Master (35+).
Les courses se déroulaient à l'ombre du magnifique Sunshine Skyway Bridge qui sépare la baie de Tampa au Golfe du Mexique. Une direction de course solide et à son affaire, plusieurs bateaux supports présents sur l'eau (c'est essentiel avec 41 participants), une température et un soleil magnifiques. J'ai fait les courses en maillot de bain avec seulement un haut en néoprène 2mm, pour finir avec coup de soleil sur les cuisses et au visage.
Parcours au vent-sous le vent 2 tours avec une porte devant la ligne de départ (parcours W4). Une porte, contrairement à une bouée, permet de contourner les bouées la composant par un côté ou par l'autre. 15 minutes sont allouées après le passage du gagnant pour terminer la course dans les temps. La distance entre la ligne de départ et la bouée le plus au vent et autour de 1,2 mille nautique (approximativement 2,2 km), pour un temps de parcours complet (2 tours) d'environ 12 minutes pour les premiers. Les organisateurs n'ont pas niaisé avec le puck, une ligne de départ large pour éviter les abordages inutiles et dangereux. D'ailleurs, il n'y en a eu aucun à ma connaissance.
Samedi, vent autour de 15 noeuds, on annonce 3 séries de 2 courses avec pause de 20 minutes entre les séries, tout juste le temps de rentrer, boire et grignoter. D'ailleurs, plusieurs se sont fait avoir, ils ne sont pas sortis assez rapidement à la première pause, ils ont été en retard sur le départ. Les gens utilisent des voiles de 10 à 13m. Pour ma part, je suis en 11m. Lors de la première course, je me suis pris toute une débarquelors d'une descente à haute vitesse au grand largue. La houle qui atteignait parfois près de 3 pi rendait la descente quelque peu périlleuse car il fallait suivre la houle avec le foil pour ne pas déjauger le foil complètement (sortir le foil de l'eau) ni que la planche ne vienne cogner sur l'eau. En descendant une vague, je n'ai pas réussi à suivre assez bien, le foil a déjaugé et moi j'ai planté solide. Ce fut heureusement ma seule chute de la fin de semaine.
Dans ces 6 courses en Flysurfer Sonic 11m, je n'ai pas eu de résultats époustouflants: 16-13-11-14-14-17. J'aurais dû changer de kite pour prendre plus gros lors des deux dernières courses, j'ai mal anticipé la baisse de vent. La dernière course de cette journée a été mon pire résultat de la fin de semaine, 17e. Le gagnant de la journée (et de l'évènement), Riley Gibbs, terminait avec une avance de 30 à 60 secondes sur le second. J'ai discuté de cet écart avec le deuxième au classement, Zack Marks. Il me disait que la seule explication qu'il voyait était le foil. Riley utilise un modèle impossible à obtenir pour le commun des mortels, un Mike's Lab, tandis que Zack utilisait un Spotz 2 identique au mien. Les premiers devaient prendre autour de 11 minutes pour faire le parcours. Je le faisais en environ 14-15 minutes.
Le dimanche, vent plus léger, j'utilise une Flysurfer Sonic 15m, avec de meilleurs résultats: 10-13-12, pour terminer 13e au classement, à un seul petit point de la 12e place. Lors de la deuxième course, par curiosité, j'ai regardé ma montre lorsque j'ai passé dans la porte. J'ai été surpris d'y lire 8 minutes. Je me demandais si je n'avais pas été plus lent. J'ai appris qu'après la première course, la bouée au vent a été éloignée un peu plus car il y avait congestion en croisement entre les premiers et le peloton lors du premier grand largue.
La participation à ces évènements permet de mesurer la progression et d'identifier les aspects techniques qui requièrent du travail. Dans une course, on passe 98% du temps à naviguer upwind et downwind, et environ 2% à faire les manoeuvres. Il est donc primordial de bien maitriser la navigation d'abord. Un participant sachant bien naviguer mais complètement nul pour les virements et les empannages réussirait tout de même très bien dans les temps. Pour ma part, en pratique, je réussis des empannages aériens tribord à bâbord mais je n'ai pas encore osé les faire à haute vitesse en course. Pour les virements, disons que j'ai besoin de beaucoup de pratique encore (comprendre que je les manque souvent encore). Et quand on parle de naviguer upwind et downwind en foil, ça n'a aucune commune mesure avec ce qui est possible de faire avec un twintip ou un surf, autant pour les angles que la vitesse.
Normand